Trop vite enterré à l'arrivée des tablettes, le lecteur e-paper (dont l'écran imite le papier) a su faire bien plus que résister. Au point que l'avenir s'annonce radieux pour ces appareils dédiés à la lecture...
Des prix enfin attractifs
Il y a maintenant de plus d'un an, j'ai dit ici-même que les e-readers allaient passer sous la barre des 100 €, et atteindraient même certainement le prix de 50 €. A l'époque où tous les grands acteurs proposaient leurs appareils à plus de 250 €, l'idée même pouvait paraître ridicule, et m'avait valu quelques moqueries. Pour vous donner un ordre d'idées, le premier modèle Kindle était vendu 399 $. C'était il y a seulement 4 ans.
Maintenant, le Kindle est proposé à 79 $ (version de base) et 99 € en France. Tout cela était évident car depuis le début, les prix psychologiques nécessaires pour déclencher l'hésitation chez les acheteurs potentiels n'a pas changé. La plupart d'entre nous n'a jamais été prêt à mettre 200 € ou plus dans un appareil dédié. On commence à se poser la question seulement à partir de 150 €, et la barre des 100 € est celle qui déclenche les ventes. A 50 €, à mon avis, la majorité de la population finira pas s'équiper. D'ici quelques années...
Avec pour Noël une offre de qualité de nombreux acteurs sous la barre des 150 euros (la tendance est même de viser les 130 €), la marché va se lancer, puis décoller totalement une fois que la barre des 100 € sera la norme.
Vitesse, écrans, tactile : des progrès très importants ces derniers moisSi vous avez acheté un e-reader il y a un certain temps, vous savez, sauf exception, à quel point il peut être frustrant de naviguer dans les menus ou d'utiliser toutes les fonctionnalités de son appareil. Tout est lent, saccadé, et même si le confort en lecture est là, il n'est pas possible de faire beaucoup plus. Pour télécharger des ebooks, il fallait encore il y a peu de temps passer exclusivement pas le câble USB, alors que le Wi-Fi permet de faire cela plus facilement maintenant.
Désormais, l'encre électronique est rapide, voire très rapide, et pourrait faire le succès du dernier appareil de Bookeen, le Cybook Odyssey. Avec les derniers modèles, on accède aussitôt à ce qu'on veut, on change de police en de taille de police en un instant, on profite enfin des fonctionnalités de recherche pleinement, tout simplement parce qu'on n'attend plus. On peut avancer de 10 ou 20 pages en un instant, alors qu'il fallait auparavant s'armer de patience.
Et il ne faut pas oublier la généralisation des écrans tactiles. Les nouveaux écrans permettent de piloter l'appareil au doigt, et n'ont plus rien à voir avec les premiers modèles tactiles. Gadget pour certains, l'écran tactile est en tout cas un véritable argument marketing, et rend ces appareils beaucoup plus séduisants.
Enfin, l'écran Pearl (le meilleur actuellement) s'est généralisé sur les appareils, et procure une qualité visuelle incomparable avec celle des premiers modèles.
Les readers battent les tablettes sur de nombreux pointsCommençons bien sûr par le confort visuel de l'écran. Avec les écrans e-paper, pas de rétro-éclairage, le confort est fabuleux, l'expérience proche de celle du papier. On ne fatigue pas, et on peut même utiliser son appareil en extérieur, quelles que soient les conditions de luminosité.
Les readers sont des appareils dédiés. Cela n'a l'air de rien, mais beaucoup d'utilisateurs apprécient le fait de ne pas recevoir un email en pleine lecture, ni une notification twitter, ni un popup publicitaire, et toutes ces petites interruptions que l'on retrouvera nécessairement sur les tablettes. Les e-readers sont dans ce domaine très proches du livre.
La légereté est un autre atout. Le dernier Kindle par exemple pèse seulement 170 grammes. J'ai pu l'avoir en mains depuis quelques jours, et même au bout de plusieurs heures, on ne le sent pas. Une tablette, même 7 pouces, doit être posée sur les genoux, et n'est pas vraiment confortable dès que l'on y passe un certain temps.
La mobilité aussi est importante. Les readers sont de plus en plus fins et rentrent dans une poche de veste ou dans un sac à mains, s'emportent facilement dans les transports en commun, et nous font moins souvent le coup de la panne grâce à leur dernier point fort : une autonomie record (on parle en semaines et même en mois, mais cela dépend du nombre d'heures de lecture quotidienne).
Peu de gens connaissent ces avantages, mais avec l'arrivée des grands acteurs et de leurs moyens publicitaires, les choses vont changer rapidement.
Les grands acteurs arrivent et ont la capacité de faire bouger le marchéLes géants du secteur vont se livrer à une véritable bataille de la communication. Et il y a beaucoup de travail, ne serait-ce que pour éduquer le grand public à ces solutions. Les campagnes publicitaires arrivent. Les stands de démonstration arrivent aussi pour remplacer les présentations sous verre.
Fnac et France Loisirs étaient les premiers à se lancer. Si le FnacBook n'a pas été un succès, ni même le Oyo, cette année les choses pourraient changer, puisque non seulement le Oyo va être accompagné d'un nouvel appareil chez France Loisirs, mais que la Fnac a lancé son offre Kobo By Fnac, et que Virgin vient de passer un partenariat avec Amazon pour distribuer le Kindle, et avec Bookeen pour proposer le Cybook Odyssey au prix de 129 €. Puis d'autres enseignes d'apprêtent à vendre des readers, en plus des enseignes qui sont là depuis plus longtemps, comme Darty ou Boulanger.
Tout cela va propulser les readers dans les magasins, dans des gammes de prix qui seront de plus en plus proches des 100 € ou moins, et qui les distingueront ainsi clairement des tablettes.
L'arrivée de nouvelles technologies, et de la couleurMais tout cela n'est que le début. Car le noir et blanc n'était qu'une étape. La couleur arrive, certes pour l'instant limitée, mais elle est là. Couplée à la vitesse qui est désormais correcte, on peut élargir la lecture à de nouveaux types de contenus : magazines, livres illustrés, livres pour enfants. Le premier modèle de cette génération d'écrans sera commercialisé au mois de décembre aux Etats-Unis, mais il faudra attendre au moins une génération d'appareils avant que les acteurs adoptent tous cette technologie, ce qui est inévitable.
De nouvelles technologies sont aussi en préparation et sont des concurrentes très sérieuses à l'encre électronique. On trouve par exemple l'entreprise Qualcomm et son écran Mirasol, très attendu et qui commencera à être commercialisé au 2nd semestre 2012, ainsi que la technologie Liquavista de Samsung.
Il faut aussi compter sur Pixel Qi, qui propose un écran LCD capable de passer dans un mode qui lui permet de proposer des qualités réservées en général à l'encre électronique.
Une fois que ces technologies d'affichage arriveront massivement sur le marché, et alors que l'encre électronique aura réussi son opération difficile de défrichage du marché, rien ne devrait s'opposer à une adoption massive de ces dispositifs de lecture...
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